Ajoutez un logo, un bouton, des réseaux sociaux
PARALYSIE A LA NAISSANCE (POPB)
A raison d'une naissance sur 2000, en France, chaque jour, un enfant nait avec une paralysie du plexus brachial .
Cette paralysie est connue sous différents noms :
- paralysie du bras du nouveau-né
- paralysie Obstétricale du Plexus Brachial (POPB)
- paralysie de Duchenne
- ou pour les anglo-saxons Erb's palsy ou paralysie de Erb-Duchenne.
La POPB est redoutée en maternité d'autant que, visible dès la naissance, dans les premières semaines il est difficile de donner une indication précise sur l'évolution qui s'étend de la paralysie persistante à la récupération totale.
PARALYSIE - CAUSES ET EVOLUTION
La paralysie du bras du nouveau-né ou paralysie obstétricale du plexus brachial (P.O.P.B) n'est pas une maladie : c'est un des traumatismes qui survient à la naissance; ce risque est connu et très redouté en maternité mais peu connu du public.
La P.O.P.B. touche 1 enfant pour 2000 naissances, soit en France, un nouveau-né par jour !
Une maternité qui réalise 1000 accouchements par an, statistiquement est confronté à un cas de POPB tous les deux ans.
Il ne s'agit là que d'un des risques liés à l'accouchement. Le traumatisme se produit en général avec des enfants de poids élevé, majoritairement supérieur à 4kg à la naissance, d'où l'importance de la prédiction du poids lors des échographies. (voir le résultat de notre enquête PREVENTION - FACTEURS CRITIQUES). Certaines études indiquent des fréquences plus élevées (2/1000).
C'est l'écart entre la corpulence du bébé et l'étroitesse du bassin qui cause une dystocie des épaules (blocage du bébé au moment de l'expulsion ou de l'extraction). Une fois la tête sortie, il n'y a que quelques minutes pour faire les gestes (manœuvres obstétricales) qui éviteront le pire. C'est dans cette situation qu'une traction excessive risque de provoquer, par abaissement de l'épaule, un étirement des nerfs du plexus brachial.
La césarienne, prévue à l'avance ou décidée à l'arrivée à la maternité, sont des solutions pour éviter une telle situation. Quand la dystocie est en place, les manœuvres obstétricales effectuées par un opérateur expérimenté et maîtrisant sa technique peuvent également éviter le pire.
Pour les accouchements, c'est par une amélioration de la prévention et des moyens utilisés (formation, équipements, personnels, organisation) que les risques et les souffrances seront réduits : P.O.P.B., I.M.C., traumatismes et/ou décès maternels (100 en France en 1992) et de nouveau-nés (400 par an attribués à la dystocie des épaules).
Les explorations chirurgicales ayant mis en évidence la nature des lésions, l’explication la plus probable reste celle de la dystocie et consacre ses efforts à promouvoir la sécurité pour éviter cette situation.
Le plexus brachial
Le plexus brachial est le réseau de nerfs, prenant ses racines au niveau des vertèbres cervicales inférieures; il donne naissance à différents nerfs (C5 à C8 et D1) allant vers les muscles du bras et de la main. La paralysie obstétricale du plexus brachial, qui cause celle du bras et/ou de la main, résulte de l'endommagement d'un ou plusieurs nerfs, vers la racine, dû à un étirement lors de l'extraction de l'enfant.
Les nerfs constitués d'une gaine enveloppant une multitude de fibres nerveuses sont selon les cas :
Le Plexus Brachial
(Crédit Image : Atelier Livingston-APF)
Avec l'aimable autorisation de l'APF
Evolution de la paralysie
Les évolutions de cette paralysie sont très variées : cela va de la récupération quelques heures après la naissance jusqu'à des paralysies où aucun mouvement ne peut être envisagé sans recours à la chirurgie réparatrice. Dans la majorité des cas, des débuts de récupération se voient après quelques semaines. Si elles ne sont pas significatives avant le début du quatrième mois, les récupérations naturelles redonnent rarement une mobilité proche du normal. A partir de ce constat, trois options permettent d'espérer une plus ou moins bonne récupération :
Les séances de kinésithérapie quotidiennes sont indispensables dès les premières semaines et durant les premières années. Certaines paralysies restent définitives.
Le taux de récupération après une intervention est variable selon la nature des lésions. Chaque cas est particulier et même si ces interventions apportent souvent des améliorations, il ne faut pas s'attendre à un membre parfait.
Annonce du handicap et prise en charge
Les maternités redoutent les POPBs : la réputation est en jeu, le risque de procès aussi. Dans la majorité des maternité, les personnels connaissent mal les variantes de cette paralysie et leurs évolutions, les modalités de prise en charge à moyen terme, l'évolution à long terme, il leur est donc difficile de donner une information pertinente aux jeunes parents.
L’espoir d’avoir une récupération spontanée rapide conduit certaines équipes à différer l’annonce du traumatisme ou à en minimiser les conséquences. Ce manque de transparence est mal perçu par les familles, surtout quand le handicap devient clairement évident et quand elles n’ont pas reçu l’aide de ceux qui auraient dû la leur donner, à défaut qui auraient dû les diriger vers les équipes de spécialistes.
La prise en charge dans les heures qui suivent la naissance étant primordiale :
Il est important que les maternités améliorent leur communication et l’aide aux familles confrontées à un traumatisme à la naissance (POPB ou autres). Notre livret "Pour une prise en charge précoce des POPBs", a constitué une action concrète pour faire connaitre la POPB dans les maternités aussi bien des parents que du personnel soignant..
Les associations de parents peuvent par leur expérience aider à la fois les familles, mais aussi les personnels médicaux et sociaux.
Ce graphe indique la répartition des poids de naissance observée chez les porteurs de POPB.
Un poids de naissance supérieur à 4 kg est clairement un facteur de risque.
Actuellement les tables biométriques utilisées ne permettent pas, même avec un matériel de qualité, de prédire le poids de naissance (PDN) à mieux que 10%, soit 400 g pour un PDN de 4 kg. Des cas de POPBs sont d'ailleurs rapportés avec des prévisions de poids de naissance largement inférieures (1kg ou plus) au poids réel de naissance.
Ce graphe compare les risques de POPB en fonction de l’heure de la naissance. La comparaison s’effectue en considérant le rapport du nombre de POPBs survenues dans une tranche horaire par la durée de cette tranche horaire (soit le nombre de POPBs par heure). Le "risque horaire" a été normalisé à 1 pour la tranche horaire 8-17h. (Données 1998)
Ce graphe met en lumière que le "risque horaire" de POPB est deux fois plus élevé la nuit que la journée (Nuit : 80% des POPB sur 63% du temps, Jour : 20% des POPB sur 37% du temps). A notre connaissance, aucune étude du monde médical n’infirme ou ne confirme la tendance qui se dessine ici.
Conclusion (temporaire) :
L’A-BRAS souhaite continuer son enquête grâce aux témoignages qui lui parviendront.
Les résultats communiqués ici sont possibles grâce aux données recueillies par l’A-BRAS auprès des familles.
Si vous souhaitez aussi à faire progresser la connaissance de ces risques, retournez nous le questionnaire ci après après l'avoir complété de manière aussi complète que possible.